Les trois princes de sérendip
Quel vilain mot… Qui pourtant définit quelque chose de fort intéressant et de souvent drôle !
D’après le dictionnaire Larousse c’est la « Capacité, art de faire une découverte, scientifique notamment, par hasard» et initialement le terme été décrit par une « sagacité accidentelle ».
C’est donc des découvertes improbables arrivées par hasard.
L’histoire foisonne de découvertes ainsi faites, mais je vous en ai sélectionné quelques unes…
Des algues explosives
Où trouve–t-on de l’iode sur Terre ? Dans un bon plateau de fruits de mers…[1] donc dans la mer ou l’océan ! Et c’est là qu’il fut découvert pour la première fois en 1811 par Bernard Courtois, et plus précisément dans les algues.
Pourtant, celui-ci ne cherchait pas de nouvel élément chimique et ne faisait même pas de recherche… Je dirais presque au contraire, puisqu’il essayait de produire du salpêtre[2] pour la guerre de Napoléon 1er ! Il fallait en effet remplacer les cendres de bois devenues trop chères par des algues qui foisonnent sur les côtes de Bretagne. C’est en versant l’acide chlorhydrique qu’un nuage de vapeur violet apparut, se condensant en cristaux foncés sur une surface froide. De plus, cette vapeur, aussi jolie soit-elle, était très irritante. (D’où son nom grec qui veut dire ‘violet’) Surpris, le chimiste fit quelques expériences et réalisa qu’il avait probablement découvert un nouvel élément chimique.
Il ne put finir pour autant ses recherches et c’est Gay-Lussac qui nomma cet élément.
Aujourd’hui, l’iode est principalement connu pour son action sur la glande thyroïde puisqu’il participe à la formation de l’hormone thyroxine… mais ça, c’est une autre histoire !
Prochain épisode: la découverte du phosphore dans une « solution »…
[1] 0,005 à 0,04mg dans 100g de coquillages. Et il y en a plus dans les moules que dans les huitres !
[2] Correspond à du nitrate de potassium KNO3. Mélangé à du souffre et du charbon il permettait d’obtenir de la poudre à canon.