Notre ami l’atome de Disney

Notre enfance à tous a été bercée par les films d’animations de Walt Disney. Pourtant, il en existe un totalement méconnu : Notre ami l’atome.

Our friend the atome

En 1957, Walt Disney s’est associé à un physicien allemand, Heinz Haber, pour réaliser un film sur l’atome, et plus précisément sur le nucléaire. Ce scientifique était aussi écrivain et éditeur  et présenta par la suite des émissions de vulgarisation scientifique. Son partenariat avec Disney apparait alors comme une évidence!

Avec le talent de l’entreprise Disney, ce film de près d’une heure, présente un petit récapitulatif d’histoire des sciences et revient sur la découverte de la radioactivité à travers ces savants : Becquerel, Pierre & Marie Curie, Einstein, Rutherford.

Walt et Heinz entrent ensuite dans le vif du sujet : l’atome. De manière très claire et imagée, ils expliquent le passage de l’état liquide à l’état gazeux, la pression et l’obtention de l’électricité.

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Le Génie de la lampe

Dans le film, le nucléaire est comparé à un génie, qu’un pécheur aurait remonté fortuitement dans son filet… capable du meilleur comme du pire, ce génie nous accorderait trois vœux ; à choisir de manière avisée.

Quels sont ces vœux d’après Heinz Haber ?le génie de la lampe

– Une énergie illimitée, propre et silencieuse

– De la nourriture et la santé pour tous

– Rester ami avec notre génie pour que son côté destructeur ne nous attaque pas.

Ce film date de 1957 ; soit dix ans après la catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki, en plein milieu des essais nucléaires américain dans les îles du pacifique. Pourtant, ce film vante les qualités du nucléaire !

En fin de compte, il matérialise bien les rêves et espérances portées à l’époque : il s’apparentait à un génie capable d’exhausser nos vœux… En plein ‘Atomic Age’, un positivisme absolu (seule l’expérience scientifique compte et peut  expliquer le monde) et une foi en la science éclipsent les risques liés au nucléaire.

Le film est accessible sur youtube:

en vf http://www.youtube.com/watch?v=kaVb1xFOU-Y

pour les puristes en vo http://www.youtube.com/watch?v=QRzl1wHc43I

Pierre Marie Irène et Frédéric Joliot-Curie (2)

Épisode 2 – Passionné au point d’en mettre sa main au radium

Après 11ans de mariage, Pierre mourut, au jeune âge de 47ans. Pas étonnant vu toutes les doses de radiations qu’ils se prenaient me direz-vous. Et, non, même pas ! Il meure dans un banal accident de voiture, renversé en sortant de classe… Les vicissitudes de la vie ne s’arrêtent pas, même pour des surdoués à l’avenir si prometteur.

portrait de Pierre Curie dans http://mariecurie.science.gouv.fr

portrait de Pierre Curie dans mariecurie.science.gouv.fr

D’ailleurs en parlant de radiations, une ‘expérience‘ montre à quel point ils n’avaient – vraiment – pas consciences des risques encourus…

Un jour Henri Becquerel emprunta un échantillon de radium au Curie qu’il porta sur lui pendant plusieurs heures. Quelques jours plus tard est apparue une rougeur à l’emplacement du radium, empirant progressivement jusqu’à l’apparition d’une plaie – qui mit 2 mois à cicatriser ! Il en fit part à Pierre ; qui a du mettre sa main au feu que Becquerel le baratinait. Car ni une ni deux, le premier réflexe de Pierre pour vérifier les propos de Becquerel a été de s’irradier sa propre main pendant dix heures ! – Becquerel qui n’était quand même pas le dernier des rigolos avec son Nobel –  Jusqu’où n’irait pas la conscience professionnelle… Bref, que s’est-il passé ? Je vous le donne en mille : sa main a viré rouge et a mis quatre mois à cicatriser… ce que retranscrit fidèlement Pierre :

« Sous l’action des rayons, la peau a rougi sur une surface de six centimètres carrés, présentant l’apparence d’une brûlure, mais sans causer ou presque de douleur. Au bout de plusieurs jours, cette rougeur, sans augmenter de taille, s’est intensifiée ; le vingtième jour il s’est formé une dartre, puis une plaie que l’on a enveloppée de bandages ; le quarante deuxième jour, l’épiderme a commencé à se reformer depuis les bords de la plaie jusqu’au centre, et cinquante deux jours après l’action des rayons, la plaie présente encore sur un centimètre carré un aspect grisâtre dénotant une mortification plus profonde. »

Pour visualiser à quel point ils s’exposaient à d’incroyables doses d’irradiations, regardez cette vidéo de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel)

Pour les plus pressés, vous pouvez passer directement à 10min30!

www.ina.fr/video/CPF86615919/curie-video.html

Après la folle expérience de la main, Pierre étudia ces propriétés sur des animaux. C’était le début de la radiumthérapie, ou encore CurieThérapie et c’est à cette époque que Becquerel, Pierre et Marie se partagèrent le prix Nobel.

Après avoir travaillé pendant des années dans un vieux hangar transformé en laboratoire de fortune, le couple Curie s’est finalement retrouvé sous le feu des projecteurs grâce à leurs travaux sur le radium, objet de tous les espoirs… Mais ça, ce sera dans un prochain épisode !

Pierre Marie Irène et Frédéric Joliot-Curie

Episode 1 – La toute première femme

Dans la plupart des familles, les parents et enfants partagent une passion pour la cuisine, les livres, le pictionary ou encore les sorties sportives. Chez les Joliot-Curie, c’est pour la radioactivité et les prix Nobel… on n’a pas les mêmes valeurs que voulez-vous.
Marie Curie
Tout le monde connaît leurs noms, souvent donnés à des établissements scolaires, mais les collégiens/lycéens qui y étudient connaissent-ils réellement l’histoire de ces illustres scientifiques ?

Je dirais que tout commence avec Marie. Alors que le début du XXe siècle est marqué par une réelle expansion de la science, les femmes restent en marge de cet engouement. L’accès à l’enseignement supérieur, et d’autant plus aux sciences, leur est très restreint. Cela ne l’empêcha pas pour autant d’être la première femme à obtenir le prix Nobel pour la découverte du radium… Deux fois ! Mais cela n’aurait pas été permis si son époux Pierre Curie ne s’en été pas mêlé. Seriez-vous surpris d’apprendre que l’Académie des Sciences n’avait initialement mentionné qu’Henri Becquerel et Pierre pour le Nobel de la découverte du polonium et du radium ? Je ne le suis pas… Bref, les petites jalousies et mesquineries ne pouvaient atteindre ce couple légendaire !

L’apprentissage façon Curie

Entre donc en scène Pierre Curie. Lui aussi est loin d’être banal… rêveur et sensible, l’école ne lui sied guère. Qu’à cela ne tienne ! Sa famille l’a instruit… à hauteur de deux heures par jour ! Quel gosse n’en a pas rêvé…? Ce « doux entêté », comme l’appelle ça famille, s’approche parfois plus du philosophe que du physicien.

« C’est en mon imagination que j’aurai le plus confiance pour me tirer de l’ornière, mais j’ai bien peur qu’elle ne soit morte. » Pierre Curie par Marie Curie.

Certes, l’enseignement était très différent à l’époque, mais cette famille Curie semblait quand même avoir sa propre vision des choses. Car par la suite Marie, alors devenue veuve, refusa d’envoyer sa fille Irène au collège mais organisa pendant deux ans une sorte de coopérative d’enseignement où les enfants expérimentaient les sciences et la physique sous sa surveillance ! De toute évidence, cette méthode porta ses fruits puisqu’Irène, à son tour, obtient un prix Nobel.

Voici d’ailleurs une citation de Marie, rédigée par sa fille Eve dans l’ouvrage Madame Curie, à transposer avec notre méthode d’apprentissage actuel…

« Figure-toi, que j’apprends la chimie dans un livre ! Tu imagines le peu que cela m’apporte, mais que faire, puisque je n’ai pas où faire des travaux pratiques et des expériences. »

*sources: http://mariecurie.science.gouv.fr/portrait/portrait1_1.php