Les Forêts Jaune Cadmium

« Lumineuses frondaisons qui vont des verts sombres aux jeunes feuilles, tendres pousses d’un beau jaune de cadmium, carmin des troncs de conifères, indigo de bouleaux, blanc des pétales qui volent… les couleurs éclatent incandescentes. Tout, autour de moi, respire le calme. Ces lieux invitent à la volupté… pourtant je suis à Tchernobyl ! » printemps tchernobyl

–       Emmanuel Lepage, Un printemps à Tchernobyl, Futuropolis, 2012.

Tchernobyl-day: Hommage aux liquidateurs

Le samedi 26 Avril 1986 à 1h23 du matin, se produisait le premier et le plus terrible accident nucléaire que nous ayons jamais connu. 28 ans plus tard, que savons réellement de ce désastre humain et écologique ? Entre mensonges médiatiques et ‘vendeurs de peurs’, à quoi ressemble aujourd’hui le site ?

" Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte : - Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! " Tchernobyl.

 » Des bribes de conversations me reviennent en mémoire… Quelqu’un m’exhorte : – Vous ne devez pas oublier que ce n’est plus votre mari, l’homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n’êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main !  » Tchernobyl.

Près de 30 ans plus tard, l’origine de la catastrophe, son impact et ses conséquences réelles restent peu connus. Et bien que nous connaissions tous l’histoire du nuage radioactif qui « s’arrête à la frontière » française… Que savons-nous ?

Cette vidéo du 29 avril, soit trois jours après l’accident montre le nuage. (0’46)  Les propos du chef de département de protection sanitaire sont assez frappants… ça commence par « l’irradiation n’est pas la cause de la mort ». Je vous laisse découvrir la suite…

http://www.ina.fr/notice/voir/CAB86010675

Aujourd’hui, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sureté nucléaire) propose une matérialisation du vrai déplacement des particules radioactives.

http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/accident-tchernobyl-1986/panache-tchernobyl/Pages/Le-panache-de-tchernobyl.aspx

Tout d’abord, rappelons que la centrale a été construite en 1970 (soit à peine 16 ans avant son accident), à 15km de la ville de Tchernobyl et 2km de la petite ville de Pripiat, en Ukraine.

Dans l’ouvrage Les silences de Tchernobyl, l’avenir contaminé de Galia Akerman, Guillaume Grandazzi, et Frédérick Lemarchand, Vassili Nesterenko revient sur le déroulé de l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Vous ne connaissez probablement pas Vassili Nesterenko (pour être tout à fait honnête, moi non plus jusqu’ici…), mais il s’est pourtant investi corps et âme dans l’accident et plus précisément dans l’information des risques engendrés.

Il était physicien biélorusse, directeur de l’Institut de l’énergie nucléaire de l’Académie des sciences de Biélorussie quand eu lieu l’explosion. Il a alors été dans les premiers a alerter l’opinion publique sur les conséquences de la catastrophe. En tant que physicien, il a également été chargé de refroidir les réacteurs en larguant de l’azote liquide par hélicoptère.

D’après M.Nesterenko, l’accident est avant tout issu d’une accumulation d’erreurs et de non respect des consignes. Tout d’abord, des scientifiques souhaitèrent réaliser une expérience afin d’augmenter le rendement des réacteurs. Celle-ci, en plus de ne pas être réellement autorisée, a été réalisée par des ingénieurs qui n’étaient pas spécialisés dans le nucléaire… Seconde erreur, elle a été tentée un week-end et de nuit, alors même que les manipulations étaient interdites.

Ce serait ainsi que « l’atome pacifique » ; d’après l’expression soviétique, explosa…

Controverses

Plusieurs études scientifiques s’intéressent maintenant à l’impact de la radiation sur la faune et la flore.

Juste après l’accident, la zone autour de la centrale présenta des phénomènes de gigantisme par mutation. Par exemple, certaines aiguilles des sapins étaient dix fois trop longues et les feuilles des chênes étaient beaucoup plus grandes.

Les pins sur 10km autour de la centrale devinrent « la forêt rousse », brûlés par l’irradiation.foret rousse

Mais aujourd’hui, 30 ans après, qu’en est-il ? Il y maintenant huit ans, le Forum Tchernobyl annonçait que les écosystèmes situés dans la « zone d’exclusion » (territoire évacué de 30km) s’accommodaient de la radioactivité. Il est vrai que ces zones, désertées par toute activité humaine, ont vu la faune et la flore se développer. Ainsi, les populations de sangliers, de rongeurs ou renards ont considérablement augmenté.

Cependant, cela ne signifie en aucun cas que tout est revenu à la normale. Tout d’abord, chose peu connue, certaines espèces dites sinanthropes, telles les cigognes ou hirondelles, qui suivent le sillage de l’activité humaine ont abandonné la zone. Ensuite, un chercheur du CNRS, Anders Moller a étudié les populations d’oiseaux dans la région et a montré qu’ils sont moins nombreux et surtout possèdent un cerveau plus petit. Les études sont toujours en cours pour déterminer exactement l’origine et l’action de ces modifications sur les populations d’oiseaux. Car l’action de la radioactivité peut aussi être indirecte. Par exemple, la diminution du nombre d’occupants peut être dû à une réduction des insectes dans la région. La biodiversité a été chamboulée à Tchernobyl ; 30 ans plus tard nous tentons toujours – laborieusement – d’appréhender tous ces effets à différentes échelles.

Un web documentaire bien fait sur le sujet

http://www.lemonde.fr/week-end/visuel/2011/04/22/la-zone-retour-a-tchernobyl_1505079_1477893.html

Pour plus de détails sur l’étude d’Anders Moller

http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0016862

Notre ami l’atome de Disney

Notre enfance à tous a été bercée par les films d’animations de Walt Disney. Pourtant, il en existe un totalement méconnu : Notre ami l’atome.

Our friend the atome

En 1957, Walt Disney s’est associé à un physicien allemand, Heinz Haber, pour réaliser un film sur l’atome, et plus précisément sur le nucléaire. Ce scientifique était aussi écrivain et éditeur  et présenta par la suite des émissions de vulgarisation scientifique. Son partenariat avec Disney apparait alors comme une évidence!

Avec le talent de l’entreprise Disney, ce film de près d’une heure, présente un petit récapitulatif d’histoire des sciences et revient sur la découverte de la radioactivité à travers ces savants : Becquerel, Pierre & Marie Curie, Einstein, Rutherford.

Walt et Heinz entrent ensuite dans le vif du sujet : l’atome. De manière très claire et imagée, ils expliquent le passage de l’état liquide à l’état gazeux, la pression et l’obtention de l’électricité.

ourfriendtheatom3

Le Génie de la lampe

Dans le film, le nucléaire est comparé à un génie, qu’un pécheur aurait remonté fortuitement dans son filet… capable du meilleur comme du pire, ce génie nous accorderait trois vœux ; à choisir de manière avisée.

Quels sont ces vœux d’après Heinz Haber ?le génie de la lampe

– Une énergie illimitée, propre et silencieuse

– De la nourriture et la santé pour tous

– Rester ami avec notre génie pour que son côté destructeur ne nous attaque pas.

Ce film date de 1957 ; soit dix ans après la catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki, en plein milieu des essais nucléaires américain dans les îles du pacifique. Pourtant, ce film vante les qualités du nucléaire !

En fin de compte, il matérialise bien les rêves et espérances portées à l’époque : il s’apparentait à un génie capable d’exhausser nos vœux… En plein ‘Atomic Age’, un positivisme absolu (seule l’expérience scientifique compte et peut  expliquer le monde) et une foi en la science éclipsent les risques liés au nucléaire.

Le film est accessible sur youtube:

en vf http://www.youtube.com/watch?v=kaVb1xFOU-Y

pour les puristes en vo http://www.youtube.com/watch?v=QRzl1wHc43I

Des Miss quichissimes

Je préviens, cet article n’a rien, mais absolument rien de scientifique… C’est juste un autre exemple de l’utilisation de la science par les industriels et publicitaires. Et surtout, c’est très drôle!

miss russie

Dans la longue liste des concours de miss (France, Univers, forte, chirurgie esthétique, mini miss… ) s’ajoute la Miss Atom du concours de « beauté nucléaire » !! C’est de loin ma ‘préférée’ !

Alors, je vous explique : c’est un concours russe mis en place par une entreprise de nucléaire pour améliorer son image et montrer qu’elle emploie des personnes ordinaires dont – comme c’est commode – de jolies femmes !

Le concours est donc ouvert aux femmes travaillant dans le nucléaire entre 18 et 35 ans. Par ce que tout le monde le sait, si c’est un canon qui le présente, ça passe tout de suite beaucoup mieux… Comme lorsque miss météo vous dit que l’on va avoir un temps tout pourri !Miss nucléaire 2009

Et n’oubliez pas les prix des gagnantes ! La première miss aura un manteau de vison (prend tout son sens en Russie. Mais pas franchement écolo… Pour une entreprise de nucléaire qui veut redorer son image de marque, il y a mieux… ), la deuxième obtiendra une parure de bijoux en or et diamants, la troisième se contentera d’une montre suisse.

Je crois que l’on touche le fond là…

Mister Nuclear!!

Du coup, je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas un concours Mister Nuclear ! Oh je vois déjà le tableau… On les ferait poser dans la neige avec des maillots de bain en peau de caribou et une chapka. Ah oui et avec une bouteille de vodka, pour le patriotisme ! Dans les critères ils devraient faire minimum 1m95 et 80kg de muscle, naturellement !

En pour les gains… Le premier aurait une moto neige, le deuxième un manteau en peau de phoque et le troisième un magnum de Vodka !

Voici leurs archives. Bon, c’est écrit en russe mais les images sont assez… parlantes ! http://archive.is/bpoBq